Texte à méditer :  

" Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent. " 

  
Lucie Aubrac

Présentation

Le Comité Départemental de l’Ardèche de l'Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance ( A.N.A.C.R ), est heureux de vous accueillir sur son site. Ce site nous le dédions à la mémoire de toutes les Résistantes et Résistants, aux Déporté(e)s, et à toutes les victimes de la barbarie nazie.

La mémoire de celles et ceux qui se sont battus pour nos libertés, qui ont connu la clandestinité, la souffrance physique et morale, l'internement, la torture, l'univers concentrationnaire, la mort lente ou l'exécution, mérite bien de passer à la postérité, comme la mémoire des valeurs pour lesquelles ils se sont engagés.

Pour cela, l'A.N.A.C.R-Ardèche, association pluraliste et démocratique qui s’inscrit dans l’exacte ligne de l'esprit du C.N.R, est engagé depuis de nombreuses années dans ce combat pour promouvoir et défendre ces idéaux. Elle dénonce aussi avec force et sans concession, le négationnisme et toutes les formes de falsification ou d'instrumentalisation de l'Histoire. 

Toute personne attachée aux valeurs de solidarité, de générosité, de courage, de patriotisme, de respect de la personne humaine, de démocratie, de paix, qui étaient celles des Résistantes et des Résistants, peut rejoindre notre association, pour participer selon ses possibilités à diffuser et pérenniser ces valeurs universelles, à travers les cérémonies commémoratives et notre travail de mémoire. 

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Journées du Patrimoine: Intervention d'un résistant

Journées du Patrimoine  Le 17 et 18 septembre

placées sous le thème « Patrimoine et citoyenneté »

Intervention de René Couix, ancien résistant

            À ce propos on peut rappeler la devise d’Annonay :

         CIVES ET SEMPER CIVES – CITOYEN ET TOUJOURS CITOYEN

Pour les Journées du patrimoine, à l’invitation du Musée du Car de Vanosc, nous avons mis à la disposition du musée quatre panneaux traitant de la Résistance, auxquels nous avons ajouté deux panneaux soulignant pour l’un la présentation du camp FFI de l’AS secteur A (Vanosc-Le Monestier) et pour l’autre d’actes courageux de deux jeunes femmes françaises.

Le samedi 17 septembre, René COUIX a partagé avec une cinquantaine de personnes présentes son vécu de Résistant et répondu aux questions. Parmi le public se trouvaient, notamment :

  • Anne BOUDON, auteur du livre « Les grenades sous le plancher »
  • Ingmar GRANSTEDT, socio-économiste
  • Sébastien VERNEY, auteur du livre « Annonay, histoires de guerre (1940-1945) »
  • Monsieur Yves BOULANGER, maire de Vanosc

Dans son intervention, René COUIX a tout d’abord rappelé que l’armistice avait été demandé aux Allemands par le maréchal Pétain le 17 juin 1940 et qu’il fut signé le 22 juin. Entre temps, des combats sanglants eurent lieu pour la défense d’Annonay qui avait été confiée au 6ème régiment de spahis algériens et le 4ème régiment de spahis marocains. Sept spahis sont morts dans les affrontements.

Le 23 juin 1940, dès 22 heures, le gouvernement français considérait qu’Annonay était aux mains des Allemands. C’est alors qu’ont pris place plusieurs actes de courage, d’audace et de dévouement. Au cours de cette nuit, plusieurs Annonéens ont secouru, transporté et caché chez eux des blessés. C’était déjà de la résistance, marquée par l’action exemplaire d’une jeune postière, Louise VUILLEZ, qui, au péril de sa vie alors que les Allemands avaient envahi la ville, alla porter un message annonçant la défaite et l’ordre de repli à un groupe de spahis coincé dans un entrepôt à proximité immédiate d’un pont gardé par les Allemands. Grâce à un subterfuge, ils purent se sauver sans se servir d’armes.

René COUIX a ensuite évoqué la naissance de la Résistance dans la région insistant sur l’impossibilité pour de nombreux citoyens qui refusaient la défaite, l’occupation ou le régime de Vichy d’intégrer un mouvement de résistance. On se méfiait du voisin et les premiers noyaux de résistance, créés par des partis politiques ou des associations religieuses, ne se sont constitués qu’à partir de 1942.

Dans la deuxième partie de son intervention, c’est du camp FFI de l’AS secteur A de Vanosc-Le Monestier dont il a été question.

Créé le 6 juin 1944, jour du débarquement des troupes alliées sur les côtes de Normandie et de la libération par les résistants d’Annonay (la ville fut reprise par les Allemands le 19 juin), le « Maquis de Vanosc », comme on l’appelle communément, fut dissout fin septembre 1944. D’une centaine le 6 juin, il avait dépassé en août les 1800 partisans (volontaires, réfractaires au STO, résistants de l’ombre).

La partie opérationnelle du camp FFI de l’AS secteur A, composée de quatre détachements comprenant chacun 3 compagnies de 60 hommes, était installé dans des hameaux autour de Vanosc : Métrosc, Chazeaux, Préaux, Combes et Le Monestier. Ils disposaient avec d’autres groupes de plus de mille combattants entraînés.

L’état-major était installé à l’Hôtel Mary à Vanosc et regroupait les bureaux des différents services : ravitaillement, matériel et transports, renseignements, police et prévôté, transmissions, génie, effectifs et santé. Les entrepôts de ces services occupaient les locaux des deux écoles. Le commando américain « Louise », parachuté le 19 juillet 1944, était logé à l’Hôtel de la Place. Le Service de santé occupait l’école publique de garçons où Madame PÉAUD, infirmière, assurait, avec d’autres infirmières et personnel soignant, les premiers soins des blessés. Ce service fut dirigé un peu plus tard par le docteur NABUC. Il a été particulièrement efficace, car, en représailles, Le Monestier et Vanosc ont subi de nombreux bombardements et mitraillages qui firent une dizaine de victimes, dont une fillette de 10 ans et un jeune maquisard de 16 ans le jour même de son incorporation. Il y eut aussi une vingtaine de blessés parmi la population.

Le Central téléphonique dernière génération, subtilisé à la compagnie des aviateurs français installée à Saint-Pierre-de-Bœuf (Loire), se trouvait dans une aile de l’Hôtel Valla avec l’équipe des techniciens. Ce service, grâce à la mise en « Y » dans la vallée du Rhône de plusieurs circuits interurbains, était en mesure d’intercepter en permanence une bonne partie des conversations des Allemands. Le Service des renseignements et liaisons occupait la 2ème aile de l’Hôtel Valla. Parmi ses agents, il y avait notamment, sous les ordres du responsable du service, HÉNON, trois jeunes femmes qui venaient épisodiquement se reposer entre deux missions. Leurs pseudos : Mado, Christiane et Victoire.

De Mado, René COUIX n’a pas eu de nouvelles. Christiane a participé à de nombreux sabotages de voies ferrées dans la Vallée du Rhône. Quant à Victoire, avant de rejoindre le Maquis de Vanosc, elle avait déjà un passé de résistante. Début 1942, elle avait infiltré un service de la milice à Lyon et fait échouer plusieurs enquêtes. En novembre 1942, elle rejoignit l’équipe d’un membre du Franc-Tireur à Saint-Etienne où habitait sa famille. Ce fut sa nomination d’institutrice à Bourg-Argental en octobre 1943 qui la rapprocha du mouvement de résistance « France d’abord » de la région de Vanosc et qui lui permit d’assurer une liaison constante entre le secteur de Vanosc et les agents de Saint-Etienne.

Dès le 6 juin 1944, les troupes allemandes basées dans le Sud-Est de la France avaient reçu l’ordre de l’état-major allemand de rejoindre au plus vite celles de Normandie pour les renforcer. Mais ordre avait aussi été donné à tous les Maquis, par Les Mouvements Unis de la Résistance (MUR), de retarder leur progression.

Pour cela il était indispensable d’empêcher le passage des troupes allemandes par la R121 laquelle permettait d’atteindre le Massif Central et de là, la Normandie. Étant donné sa configuration, cette route n’était pas propice à une action de harcèlement. Aussi était-il impératif de mettre hors service le pont de la Vigneronde, situé à 5 km d’Annonay.

Puis les maquisards ont poursuivi les opérations de sabotages sur la voie ferrée Lyon – Nîmes et multiplié les embuscades entre Annonay et Saint-Etienne sur l’ancienne RN82 – la légendaire Route Bleue qui reliait Paris à la Côte d’azur. Ainsi, le 14 juin 1944, les troupes allemandes furent accrochées à La Versanne par l’AS de Vanosc et les FTP du Col de Juvenet qui avaient été prévenus par les postières d’Annonay qu’un convoi allemand venant de Serrières se dirigeait sur St Etienne via Annonay. Les troupes allemandes subirent de lourdes pertes humaines et matérielles. Du côté des maquisards, on déplora 6 morts. Deux autres jeunes maquisards, Edmond Poulain et Jean Ferry, furent faits prisonniers et exécutés quelque temps après devant la population de La Bachasse. Le 17 juin, en représailles, une attaque allemande sur le camp de Vanosc à partir de Bourg-Argental, arrêtée à Burdignes, se solda par deux maquisards exécutés et une dizaine de victimes dans les rangs allemands.

Parmi les actions remarquables des maquisards de l’AS de Vanosc, René COUIX évoqua le détournement réussi sur Annonay de l’un des derniers trains de déportés français en partance pour l’Allemagne, dans la nuit du 3 au 4 août 1944. Les 71 prisonniers, à l’exception de trois qui furent tués au cours de l’assaut, furent libérés.

Après le 15 août, jour du débarquement allié en Provence, le Maquis de Vanosc redoubla ses actions de harcèlement contre les troupes allemandes dans la vallée du Rhône pour gêner leurs replis.

Enfin, le 27 août 1944, un grand convoi de maquisards FFI de l’AS secteur A (Vanosc-Le Monestier) partait de Vanosc pour aider à la Libération de Lyon.

L’intervention du 17 septembre 2016  se clôtura par le Chant des Partisans interprété par Isabelle Fressenon.

Au nom de tous les anciens résistants, René COUIX  remercie chaleureusement toute la population de Le Monestier et de Vanosc pour son courage, son accueil et sa compréhension.

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Date de création : 28/10/2016 09:41
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Commémorations

75ème ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION D’ANNONAY

     

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 Les adhérents du comité local d’Annonay de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance) en collaboration avec la Mairie d’Annonay ont voulu donner un relief particulierà ce 75ème anniversaire de la Libération d’Annonay le 6 juin 2019.

Il ne faut pas oublier qu’Annonay fût la 1ère ville de France à être libérée

 Aussi le programme fut varié et haut en couleurs. A 16heures, Place de la liberté début de la commémoration avec la lecture par Yves Boulanger, membre de l’ANACR du texte de Jacques de Sugny, Président du Comité de libération  "La République est rétablie...Maintenant que le signal de l'attaque est donné, il faut s'unir et combattre. Les cheminots doivent arrêter tous les transports de l'ennemi...La grève insurrectionnelle des travailleurs doit être immédiate et totale..."

Ensuite les élèves des écoles primaires d’Annonay et de Vanosc, des Collèges des Perrières et de La Lombardière, du Lycée Boissy d’Anglas ont lu des textes sur la Liberté

L’estrade était trop petite pour accueillir toute cette jeunesse, un  moment fort en présence des Elus de la Ville d’Annonay et de la Communauté d’Agglomération, de Françoise de Sugny, fille de Jacques de Sugny, de Monsieur Legendre, Directeur de l’ONAC, de nombreux membres de l’ANACR départementale (Président, Vice- Président, secrétaire départementale, Porte Drapeaux) et locale, des représentants du Musée de la Résistance, des associations d’anciens combattants et une foule nombreuse. De plus l’association La Vanaude et des particuliers exposaient cars et véhicules d’époque.
Ensuite  tout le monde s’est mis en place derrière les porte-drapeaux et les enfants agitant des petits drapeaux tricolores pour rejoindre la Place de la Libération pour la cérémonie officielle. Après les discours les élèves des 2 Collèges ont lu des témoignages, la Chorale Chœur fidèle  a repris des chants d’époque et cette journée s’est terminée par le traditionnel verre de l’amitié, le club de danse de Roiffieux, la Chorale et le trio musette qui assuraient l’animation.