Attentats (13 novembre 2015)
L’ANACR, bouleversée, tient en ces heures tragiques à exprimer avec la plus grande émotion en premier lieu ses sentiments de profonde solidarité aux familles des victimes disparues, aux blessés auxquels nous souhaitons le meilleur et le plus rapide rétablissement.Les dramatiques événements ayant ensanglanté ce 13 novembre notre pays, à Paris et à Saint-Denis, ne peuvent, par l’ampleur du nombre des victimes, 130 morts et plus de 300 blessés dont très près d’une centaine très graves, par le mode opératoire, le mitraillage aveugle et en masse de civils, ainsi que par les motivations des auteurs de ce crime, terroriser les populations pour les amener à faire pression sur leurs dirigeants et responsables militaires, ne peuvent que rappeler les heures les plus sombres de notre histoire qu’illustrent douloureusement les noms de Tulle, Oradour, Maillé, Ascq…Aujourd’hui comme hier, il faut faire face, faire front, et vaincre les assassins. Mais il faut mener cette lutte dans le respect de nos valeurs, démocratiques, humanistes, antiracistes, alors même que dans ce contexte tragique que nous vivons, des voix s’élèvent pour stigmatiser une population immigrée ou d’origine immigrée, toute une communauté religieuse, appeler à des mesures d’exception potentiellement attentatoires aux libertés ; ce qui serait de fait s’inscrire dans la logique de ceux que nous voulons combattre, ce qui serait inacceptable.Il nous faut, dans la lutte contre le terrorisme international dont la France - avec d’autres nations - a été victime, réaffirmer ces valeurs démocratiques, humanistes, antiracistes pour lesquelles les Résistant(e)s se sont levé(e)s, réaffirmer le rôle que doivent jouer les instances de concertation internationale sur les plans diplomatique et militaire, en premier lieu l’Organisation des Nations-Unies qu’ont mis en place il y a 70 ans les vainqueurs du fascisme et du nazisme, et demander aux dirigeants de notre pays de s’inscrire dans cette démarche ; car elle est, par la fidélité à ce que nous sommes et nous différencie des barbares, la meilleure réponse aux criminels qui ont frappé notre pays et à ceux qui les ont commandités.
Paris, le 15 novembre 2015