Labastide de Virac ("Les Crottes")
Ce petit Oradour ardéchois n’a pas été préservé. Les maisons calcinées ont été restaurées et sont devenues des résidences secondaires. Le monument érigé à la mémoire des victimes est difficilement accessible situé le long du mur des fusillés au fond d’un terrain anciennement privé (la famille en a fait don à la commune).
Le 26 février 1944, la 8ème compagnie de la division Brandenburg, renforcée de soldats de la Wehrmacht venus de NIMES, au total 350 hommes motorisés et supérieurement armés étaient montés à l’assaut d’un détachement du maquis Bir-Hakeim (70 hommes environ) stationné depuis quelques semaines au Mas-De-Serret, commune de LA-BASTIDE-DE-VIRAC. Les maquisards durent se replier sous le tir des mortiers, mais les allemands avaient été tenus en échec pendant une demi-journée et avaient subi de lourdes pertes. Furieux de cet échec, le 3 mars au matin ils revinrent à l’assaut du hameau proche dit « Les Crottes » où un petit groupe de maquisard était resté. Prévenus, ceux-ci avaient évacué au cours de la nuit. Les soldats nazis excités par leurs chefs se déchainèrent avec une sauvagerie inouïe contre la population civile. Toutes les maisons furent pillées, incendiées, le bétail volé et embarqué pour le ravitaillement de l’armée ennemie. Quatorze habitants furent fusillés sur place, un autre qui avait essayé de se cacher fut retrouvé la tête écrasée à coup de crosses, à l’entrée d’un terrier. Parmi ces martyrs : quatre jeunes de 15 à 18 ans et quatre femmes. Le corps d’un jeune homme inconnu, sans doute un réfractaire au STO, fut également retrouvé à proximité des lieux.
Pendant plusieurs jours soldats allemands, miliciens, policiers « français » en tous genres, dont une centaine de GMR venus de MARSEILLE, procédèrent au ratissage de toute la région, se livrant à des actes d’intimidation notamment à BARJAC et à VALLON. Les gendarmes de ces deux localités eux-mêmes furent accusés de complicité et inquiétés.